-Mais merde, Jem, lâche là!
Je suffoque. Les exclamations, au départ moqueuse voir carrément hilare des hommes m'entourant ce sont faites anxieuses. Inquietes. Il y a de quoi, d'ailleurs. Mais bon sang de bon dieux, comment me suis-je retrouvé dans cette situation? Ah oui... J'ai failli me faire tuer. Et j'ai été sauvé, in extremis. Mais vu la situation, ''sauvé'' est un bien grand mot....
~ 1 heure plus tôt ~
Je courre. A bout de souffle, tentant désespérément de semer les deux gros bonhommes qui n'ont rien trouvé de plus intelligent que de me courir après, je lutte contre le point de coté qui m'harasse. Une petite voix sarcastique résonne dans ma tête, me priant de toujours plus accélérer l'allure. Si simple. Aller plus vite pour sauver sa peau. Mais tellement difficile à mettre en application. Je n'ai pourtant rien fait de mal... Juste me retrouver au mauvais endroit au mauvais moment. Comme d'habitude. A croire que la malchance me colle à la peau.
Les gang de rue font la une de la plupart des journaux, aussi bien télévisé que papier. Meurtre, voles, lynchage. Beaucoup de délits. La plupart des gens raisonnables ont commencé à évité les zones dites ''à risques'', comme les ruelles sombres ou les entrepôts désaffectés qui bordent la ville. Sage décision. Logique, en plus de cela. Mais évidemment, Moi, Hana, lycéenne naive et stupide, n'avais pas su me conformer à la sécurité pourtant fort louable. Il a fallu que je joue l'imprudente. Dans ces moments là, on se dit toujours que les mauvaises choses n'arrive qu'aux autres, que nous, les gens ''normaux''n'avons rien à craindre. Grave erreur. Ces choses là arrive à tout le monde... Et il a fallu que justement cela tombe sur moi.
Alors que je rentrais tranquillement du lycée, une discussion entre deux garçons de la classe m'étais revenu à l'esprit. Ils avaient parlé d'une fille de la classe supérieur qui avait disparu dans une zone arriéré de la ville. Volatilisé, purement et simplement. Aucun indice ne fut retrouvé, aucunes traces. Evidemment, la faute fut immédiatement donné à un groupe de jeunes délinquants sévissant dans les parages. Comme si leurs incombé la fautes résoudrait tout les problèmes. Curieuse coïncidence, l'itinéraire pour rejoindre ma maison bordait cette zone, certes inquiétante, mais qui m'évitait un gros détours.
A ce moment là de l'histoire, la suite devient tout de suite très prévisible. Mu par un instinct quelconque, l'envie d'aider cette fille, que je ne connaissait que de vu, aux détours des couloirs, ce fit étouffante. Impératrice. Suivant ma stupidité, je décida de faire un léger détour, et pris la route des entrepôts. Mes pas me menèrent au devant des murs décrépis des premiers batiments. Couverts de graffitis et de papiers diverses, l'endroit n'était guère rassurant. Pourtant, tout allait bien, et malgré l'atmosphère lourde et obscure, je commençais à me décontracter petit à petit. Estomper ma vigilance. Doucement, je m’enfonçais entre les portes défoncés et les ordures ou venait fureté de nombreux chat à l'allure cadavérique. Des voix finirent par ce faire entendre, d'abord murmures, puis cris de colères et de peur. Un hurlement strident résonna, m’ôtant toutes envies de m'attarder davantage. Mais il était déjà trop tard. Ma curiosité malsaine me poussa à m'avancer, à risquer un coup d’œil derrière une poutre tombé au milieu de la ruelle. Et ce que je vis alors me figea d'horreur.
Ce jour là, pour la première fois, je vis la mort. Et je sus que la jeune fille disparu ne rentrerait plus jamais chez elle.
Je me fis repérer. Evidemment. Et Voilà comment je me retrouve à essayer de semer des hommes armé, bien déterminer à effacer tout témoin gênant. Et justement, dans cette histoire, je suis plus que genante.
Fort heureusement, ou malheureusement cela dépend des points de vues, ce territoire n'appartient pas à un seul gang. Et, contre toutes attentes, je percuta cet autre groupe. Littéralement.
~Retour au présent ~
Voilà comment je me retrouve,désormais pendu au bout du bras d'un homme aux cheveux rouges, qui me regarde avec suspicions tout en finissant sa cigarette. Le mégot, asséché, pendouille négligemment au coin de ses lèvres. Je ne peux alors m’empêcher de me dire que je ne doit pas valoir mieux que ce pauvre bout de cigarette, entre les mains de cet homme. Sa poigne m'étouffe lentement, ses doigts exercant une pression singulière et désagréable sur ma gorge. je ne peux empêcher un toussotement rauque de franchir la barrière de mes lèvres. Les sillons sécher laisser par mes larmes sur mes joues ne doivent hélas pas aider à donner une haute impression de ma personne. Car oui, j'ai pleurer. Qui ne le ferait pas dans un moment comme celui ci?
Le roux ne semble prêter aucune attention à ces ''camarades'' lui demandant de me relâcher. Il se contente de me dévisagé, son regard morne faisant quelques fois la navette entre ma petites personnes et les corps inconscient de mes poursuivants adroitement mis K-O. Il fronce les sourcils. Aie. Sa poigne se fit plus forte, tandis que je m'agrippe en désespoir de cause à son poignet, essayant maladroitement de dire quelques mots. Échec. Ma tête commence à tourner. Je me vit déjà morte, pleurer par un père qui finira sans doute lui même par mourir à cause de l'alcool. Personne d'autres ne me pleurerait. Triste consolation.
Alors que mes derniers espoirs partent en fumées en même temps que mon souffle, la prise fini par se faire plus douce. L'homme répondant au nom de ''Jem'' lâche mon cou, attrapant malgré tout mes épaules pour m’empêcher de m'affaler sur le sol. J'entend à peine les soufflements soulagés des personnes se trouvant autour de nous.
-Que fait-tu ici, petite?
La voix, rauque et agressé par le tabac, ne me parvint que en tant que murmure. Trop d'émotions en si peu de temps. Je perdis connaissance.
De ce que l'on me dit par la suite, je dormis pendant trois heures. Trois heures pendant lequel les hommes qui m'avait ''sauvé'' se relayèrent à mon chevet pour surveiller mon possible réveille. Et quand enfin je me réveilla, morte de peur, je du subir un long interrogatoire sur ma présence dans cette partit de la ville. Bizarrement, ils réussir à force de sourires et de blagues douteuses à me mettre en confiance. Je me suis sentis en sécurité. Néanmoins, ils ne purent dissimuler l’inquiétude de leurs visages quand je leurs conta l'épisode du meurtre. Ils jetèrent de fréquent coup d’œil vers leurs chef, Jem, guettant un ordre ou une proposition leurs indiquant comment agir.
Finalement, le roux se leva pour se diriger vers moi.
-écoute moi, petite. Tu a assisté à quelque chose que tu n'aurais jamais du voir. A cause de ça, ''ils vont chercher à te tuer. Ici, c'est mon territoire. ''Ils'' n'ont rien à y faire, par conséquent, ''Ils'' ont violer nos lois. Il n'y a qu'une seule chose que l'on peut faire dans cette situation... Tu as compris?
Je n'avais rien compris. Mais, désireuse de ne pas m'attiré plus de soucis, je me suis contenté d’acquiescer d'un signe de tête.
Ils sont partit, me laissant seule, sans aucun renseignement ni consigne. Démunie. Je me suis donc contenté d'attendre, encore. Le temps me sembla interminable. Je crois même mettre une nouvelle fois endormis. Tant et si bien qu'après une période d'attente sans fin, ils revinrent. Mon premier réflexe fut de me recroquevillé sur moi même, sur la défensif. Mon second réflexe fut de me précipiter vers eux, le cœur au bord des lèvres. Ils étaient couverts de sang. Le leurs, ou ceux des autres, je ne préférais pas savoir. J'en aperçu quelques uns avec diverses blessures, plus ou moins graves, et je ne pus m’empêcher de m’inquiéter.
Alors, à la surprise général, je fis une chose stupide. Je saisis une trousse de secours posé dans un coin, et je commença à soigner ses bandits, ses criminels, ses hommes. Tous me dévisagèrent, pensant sans aucun doute que j'étais stupide. Je l'étais. Et je m'en fichais. Car j'avais une dette à régler, et que je ne supportais tout simplement pas que l'on souffre devant moi. Les uns après les autres, ils défilèrent sous mes doigts, du simple pansements au fil de couture, tout y passa. Le dernier fus Jem. Tranquillement, il ne bougea pas quand l'aiguille s’enfonça dans son avant bras pour recoudre grossièrement la plaie béante. Il ne me remercia pas. Je n'en attendais pas moins. Mais, chose qui me surprit au plus haut point, il me sourit. Et je sus que j'avais fait le bon choix, pour une fois.
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Après ces événements, je fus reconduite chez moi, dans mon quartier aisée. Je me souviendrais toujours, je pense, des mines ébahis de mes ''amis'' quand nous longeâmes des lotissements de pierres blanches aux jardins bien entretenus, respirant l'argent. Je ne pus m’empêcher de froncer le nez. Je n'aimais pas être ici. Je n'ai jamais aimé.
Ma vie quotidienne repris, et pendant un temps je n'entendit plus parler du gang de Jem. De temps en temps, je ne pouvait malgré tout pas empêcher mon esprit de divaguer vers eux, de m'imaginer quel nouveaux méfait ils avaient bien pu commettre, si ils allaient bien...
2 mois plus tard, je n'y tint plus. Décidé, je repris la route des entrepôts. Ces hommes m'avaient marqués plus que je ne souhaitait l'admettre, et je ne pouvais m’empêcher d’être attiré. Je les cherchais, mais ce fut eux qui me trouvèrent. Et une drôle impression de déjà fait me saisi.
-Jem... tu devrais arrêté de suspendre les gens par la gorge....
Ma voix, chevrotante, avait fait cessé net le mouvement de l'homme aux cheveux rouges. Il m'avait observé, et même lui n'avait su me cacher cette lueur de surprise dans son regard.
Je revint, de plus en plus souvent, voir les hommes de ce gang qui défiait ma logique. A chaque fois, je repartait surprise, amusé, heureuse. Oui, j'étais heureuse. A la fin de l'année, je finit par rejoindre ''officiellement'' le gang de Jem, et ce malgré les avis divergents des autres membres. J'appris à me battre, tant bien que mal, et je devint leurs soigneuse attitrés. J'aimais cette vie. J'étais définitivement heureuse. Mais... une ombre finit toujours par venir pourrir le tableau.
Mon ombre fut mon erreur passé. L’enquête sur le meurtre de la lycéenne, auquel j'avais assisté malgré moi, fut ré ouverte. Au départ, je n'en tint pas rigueur: tout cela ne me concernait plus. Erreur. Au sein de mon gang, quelqu'un trouva judicieux de prévenir la police de mon existence. Je fus arrêté.
Bien vite, trop vite d'ailleurs, je fus traîné devant un tribunal, et fautes de preuves, accusé à tord d'un meurtre que je n'avais pas souhaité. On me conduisit à Deadman Wonderland. Je n'entendit plus jamais parler de Jem et de son groupe. Plus tard, bien plus tard, alors que la folie de la prison avait d'hors et déjà commencé à faire son oeuvre sur moi, ma branche du pêché se révéla. Et tout fus fini...